Film Maléfique
Fan incontestée du monde traditionnel de Disney et des « vieux dessins animés » qui font rêver, vous n’imaginez pas mon impatience à l’idée d’aller voir le film Maléfique ! Très attendu, il semble que nous ayons tous été bluffés par Angélina Jolie, qui semblait faite pour ce rôle.
Pourtant, mon enthousiasme du début s’est un peu étiolé, sans doute parce que je suis trop arrêtée sur la version du chef d’oeuvre de Walt Disney : La belle aux bois dormant.
Le film Maléfique : un conte à part entière
En effet, il ne faut pas penser aller voir ce film en imaginant voir le dessin animé avec des personnes réelles. Déception assurée ! Ni même essayer de faire le rapprochement avec le conte de La Belle au bois dormant.
Si le conte Maléfique est tourné autour de l’histoire du personnage que l’on connait comme « la méchante », elle est aussi très romancée. L’univers est féérique et merveilleux, très beau à voir.
L’histoire de cette fée, nous la découvrons. Et lorsqu’elle se mêle à l’histoire que nous connaissons, alors on ne peut que comparer, et constater qu’il s’agit d’une autre histoire. Ressemblante. Mais d’une autre histoire.
Une belle histoire, certes, mais pas celle de la méchante de Belle aux bois dormant !
Le film Maléfique : ou l’art de rendre les méchants gentils
Force est de constater que la morale Disney a évoluée. Le manichéisme est proscrit et il est d’usage de faire réfléchir le public… adulte. On essaye de comprendre.
Certes, c’est positif : ne jugez pas sur les apparences, ni sur le temps présent. Voilà une des morales de cette histoire, où finalement, cette méchante a ses raisons de l’être et elle est excusable.
Parallèlement, le grand amour n’est pas celui qu’on croit, au fond. Le prince charmant : ça n’existe pas ! Et Disney le crit haut et fort.
Enfin, une nouvelle forme de méchanceté avec des défauts comme : la tromperie, l’indifférence, l’obsession.
Nouvelle morale, nouvelle perception, dans un univers plutôt équivalent à celui du passé. Bref : une évolution.
Je vous le disais, je suis mitigée… Le film est beau, agréable à voir et dans ce sens, je le conseille. Le casting est parfait et l’univers bien reconstitué, bien pensé.
Mais… Ma question est : est-ce constructif du point de vue de la psychologie de l’enfant ? Petit, il lui faut des points de repères : des gentils, des méchants pour apprendre comment se comporter en société. Et pour qu’il comprenne, il faut exagérer le trait et faire peur. D’où le rôle du méchant. Trop de subtilité ne perturbe-t-elle pas cette construction de soi ?
Pour ma part, je trouve le rôle des méchants Disney tout à fait fascinant. Et les édulcorer me déroute quelque peu. Mais sans doute sont-ce les souvenirs d’enfance indélébiles et cette perception inoxidable qui me font parler.
Et je ne parle pas du rôle de l’homme… Soit méchant, soit purement inutile… N’allons-nous pas souffrir de ce type d’excès dans les comportements hommes-femmes ? La question est toute ouverte. Ce qui est certain, c’est que la pensée traditionnelle n’est plus.
La jeune génération n’est pas comparable à la mienne et n’a pas reçu la même éducation visuelle, virtuelle, et surtout : pas au même rythme.
En conclusion..
Alors en toute objectivité, je dirais que les points forts du film sont :
- Angélina Jolie : faite pour le rôle.
- L’histoire, si on la traite comme telle, sans comparaison. Belle réalisation.
- Le personnage du corbeau : bien trouvé !
Et côté points faibles, de mon point de vue :
- Un conte connu de tous, dont tous les repères sautent
- Une méchante, pas vraiment méchante
- Disney : encore une production pour enfants ?
Et vous ? Qu’en pensez-vous ?