Depuis août 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) signale des tensions d’approvisionnement en Europe concernant deux cartouches d’insuline de Novo Nordisk. Les modèles Fiasp PumpCart et NovoRapid PumpCart, dosés à 100 U/mL, sont destinés à la pompe à insuline mylife YpsoPump du fabricant Ypsomed.
L’enjeu est majeur : plusieurs milliers de patients diabétiques en France et ailleurs pourraient voir leur traitement perturbé, faute de cartouches disponibles. Les autorités tentent d’anticiper la rupture pour éviter toute interruption des soins.
Origine de la crise : une demande en forte hausse
Le déséquilibre est lié à une augmentation rapide des ventes de cartouches, combinée à une capacité de production insuffisante. Le laboratoire n’a pas réussi à répondre à la demande croissante, provoquant des retards de livraison dans de nombreux pays européens.
Selon Novo Nordisk, la situation ne devrait pas se stabiliser avant la fin de l’année 2025. D’ici là, le laboratoire a demandé aux médecins de ne pas débuter de nouveaux traitements avec ces cartouches pour éviter d’aggraver la pénurie.
Adapter les prescriptions : une solution temporaire
Pour faire face à la situation, l’ANSM et les professionnels de santé ont mis en place plusieurs mesures :
- Suspendre les nouvelles initiations de traitement avec les cartouches Fiasp et NovoRapid.
- Utiliser des flacons d’insuline rapide ou ultra-rapide pour remplir les réservoirs manuellement.
- Favoriser les dispositifs alternatifs déjà disponibles en pharmacie.
- Informer les patients pour éviter les doubles prescriptions et la constitution de stocks individuels.
Ces ajustements visent à maintenir la continuité des traitements sans compromettre la sécurité des malades.
Des patients et médecins en adaptation constante
Les utilisateurs de la pompe mylife YpsoPump peuvent désormais remplir eux-mêmes leurs réservoirs avec des insulines U100 en flacon, disponibles dans la plupart des pharmacies hospitalières.
Le fabricant Ypsomed a par ailleurs intensifié la production de réservoirs à remplir pour répondre à la demande croissante.
Les livraisons de ces réservoirs sont désormais limitées à dix unités par patient pour éviter les ruptures locales. Cette gestion contrôlée permet de répartir équitablement les stocks restants tout en limitant les interruptions de traitement.
Une pénurie européenne révélatrice
Ce problème d’approvisionnement dépasse largement les frontières françaises. L’Agence européenne du médicament a confirmé que la majorité des États européens – dont la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal et la Suède – sont concernés.
Chaque pays tente d’appliquer des mesures nationales de priorisation pour protéger les patients déjà sous traitement.
La France, de son côté, a décidé de réserver ses stocks au marché intérieur afin d’éviter toute exportation vers d’autres pays tant que les tensions persistent. Cette décision vise à sécuriser les approvisionnements pour les patients français, particulièrement dépendants des pompes à insuline.
Une vigilance à maintenir sur le long terme
Si les solutions de remplacement limitent les dégâts, elles ne sauraient suffire à long terme. Les patients atteints de diabète nécessitent un traitement quotidien stable, et toute variation d’insuline peut compromettre l’équilibre glycémique.
Les autorités sanitaires devront donc continuer à surveiller :
- la reprise de production des cartouches préremplies ;
- la distribution des alternatives dans les officines ;
- la communication auprès des patients pour éviter la panique et l’automédication.
Ce suivi étroit est essentiel pour traverser la période sans mettre en danger la santé publique.
Un signal d’alerte pour le système de santé
La crise d’approvisionnement des cartouches d’insuline de Novo Nordisk met en lumière la fragilité de la chaîne pharmaceutique mondiale face à une demande croissante.
Elle rappelle la nécessité d’une production plus résiliente et d’une meilleure coordination entre les laboratoires, les autorités et les professionnels de santé.
Sur ce blog santé alternative, nous continuerons à suivre l’évolution de cette situation, les solutions proposées et les initiatives visant à garantir à chaque patient diabétique un accès continu à son traitement vital.
